Nous marchons depuis six heures. C’est la première journée d’une randonnée à laquelle devraient succéder huit autres jours. Elle est éprouvante. Parce que première , nos organismes tentent de se remettre à niveau, parce que je suis très chargé, parce qu’il fait chaud. Heureusement le village où nous comptons dormir n’est plus qu’à une petite heure. Ce chemin que nous sillonnons depuis vingt minutes lèche le sommet d’une colline et nous sommes en plein cagnard.
J’aperçois des randonneurs qui viennent en sens inverse. La prairie sur ma gauche offre une diagonale parfaite pour gagner quelques minutes. Je suis crevé. La prairie a été fauché il y a deux ou trois jours, je ne l’endommagerai pas.
À mi parcours, un tracteur arrive d’une route plus haut et s’apprête à tourner à mon opposé. Manifestement, son conducteur me repère et prends une autre direction qui lui permettra de m’intercepter à la sortie du champs. Il ajuste sa vitesse pour être sûr que nous fassions face. C’est ce qui arrive. Son chien est assis à ses côtés dans le tracteur. Je lui dis bonjour. Il m’ignore. S’arrête quelques mètres plus bas.
Je m’engage dans un nouveau chemin, le tracé officiel, plutôt rassuré d’avoir échappé à son courroux.
Une minute plus tard, le chien envoyé pas son propriétaire nous menace et se montre agressif en restant à bonne distance.
Pas de doute, les chiens héritent du caractère de leur maître.
Ce chien est con et fourbe, pas franc du collier.
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Ça blesse toujours un peu de tomber sur des cons agressifs, même des chiens cons. Des fois, j’ai des montées de haine à cause d’eux.
Moi ça m’a plutôt libéré. Je me suis dit qu’il emmènerait sa haine et sa bêtise dans sa tombe. Et que ce devait être triste de ne pas savoir parler et faire face. Pas toujours simple.
Tu es un sage ! Je réagis mal à l’agression surtout quand je la trouve injuste, je somatise.
Bon voyage à pied.