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Sept ou huit ans. A cet âge, je passais de nombreux week-ends avec mes grands parents. Que j’adorais. J’étais, je crois, presque un troisième enfant pour eux. Certainement un peu trop gâté. 

 

Je me souviens de tellement de souvenirs heureux à leur côté. Les incroyables noëls. Les vacances dans le sud Finistère. Les marches en forêt quand les jacinthes sauvages fleurissaient. Les parties de palets de mon grand père avec ses copains au jardin ouvrier. 

 

Je me rappelle également des samedis matin où ma grand mère m’emmenait dans sa r6, un coussin calé sous les fesses, faire les courses. J’avais le droit à un bonbon au miel enfermé dans sa boîte métallique. Arrivés, nous nous dirigions d’abord aux halles où les commerçants la connaissaient et reconnaissaient, bavardaient longuement, et se marraient. Elle se marrait beaucoup cette grand-mère. Sorti des halles, les jours de pluie, elle arboraient un fichu en plastique transparent pour ne pas altérer sa mise en plis.

 

Invariablement, les courses se terminaient à la boulangerie. J’avais toujours le droit à ce malabar, jaune, vert ou rose suivant les appétits de la semaine. Mais trônait à l’entrée du magasin un socle avec de vastes cones en chute de papier peint. C’était le graal. J’observais ces pochettes sans en réclamer. Parfois, voyant mon regard s’appesantir un peu longuement sur ces surprises, ma grand-mère m’autorisait à en choisir une. Quel bonheur ! Le retour en voiture consistait alors à découvrir l’intérieur de la pochette surprise, largement bourrée de papiers journaux, renfermant quelques trésors en plastique, tous plus inutiles les uns que les autres mais qui me comblaient d’une joie que seul les enfants connaissent. La pochette surprise….