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C’est un petit matin anodin. Cela pourrait être un dimanche matin. Un matin de vacances. C’est un matin. Ce moment de la journée est mien. 

 

Je suis le premier réveillé dans cette demeure et je descends doucement les escaliers, en me dandinant, pour que les vieilles lattes de l’escalier ne grincent pas à mon passage. C’est vain.

 

C’est vers la cafetière que je me dirige en premier. Celle qui dans quelques minutes enivrera l’étage de son délicieux parfum. 

 

Cette matinée est particulièrement belle. Une lumière pâle endettée de l’hiver baigne le jardin recouvert d’une nouvelle couche de neige fraiche. Les montagnes que l’on aperçoit sont parfaitement blanches et contrastent avec le ciel entièrement bleu.

 

L’activité des oiseaux est intense et inhabituelle pour la saison. Pépiages et chants sont omniprésents et les chats n’en perdent pas une miette. Ils demeureront de longues heures devant la fenêtre tels des adolescents devant leurs écrans. 

 

Le dông grave de l’horloge me tire de cette contemplation et ce sont six nouveaux coups qui retentissent avant que ne reprenne le rythme lent du balancier émettant ses tics et ses tacs. Tics et tacs qui m’apaisent et me plongent dans les souvenirs d’enfance près de mes grands-parents.

 

Il est temps de s’occuper de l’âtre car la nuit fraiche a rendu cet intérieur moins confortable.

 

Dans deux heures, quand mes hôtes seront réveillés, il fera bon.