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Prune a 45 ans. Une vie déjà bien remplie. Elle est une femme positive. Dynamique aussi. Elle est de celle que l’on suit. Entourée d’amis. Qu’elle voit beaucoup. De façon impromptue. Au fil d’une opportunité. D’une envie. Des amis de toujours, fidèles parmi les fidèles. Des amis plus récents. Elle ne s’encombre de rien. Elle a envie. Elle passe les voir. Ceux qui l’aiment l’aiment aussi pour ça. Pour sa liberté totale. Pour sa liberté absolue. Que parfois on lui envie. 

 

Sa vie amoureuse s’est déroulée selon les mêmes principes. Un homme lui plait. Elle le consomme. Si elle en veut d’avantage, elle le consume. Elle n’a pas ces tabous. De simples réponses évidentes à des envies qui la traversent. Parfois, ça ne fonctionne pas. Alors elle passe à autre chose. Consciente de ce qu’elle est, de ce qu’elle veut et parfois de ce qu’elle peut. 

 

L’instant présent tellement prôné, le carpediem rabâché, ceux qui nécessitent pour la plupart des années d’entrainement, de méditation, de relâchement, de dépassements d’interdits, de croyances limitantes, elle les possède en elle. Elle vit les choses simplement. Elle les vit quand elle en a envie. Quand une chose lui échappe, elle passe à la suivante. Sans états d’âmes. Sans remords ni regrets. Ses souvenirs s’estompent à la vitesse de l’éclair jusqu’à disparaitre totalement.

 

Comme tout le monde, il peut lui arriver de repenser à un souvenir fugace, voire même d’imaginer ce qu’aurait sa vie si. C’est extrêmement rare et cette pensée est vite chassée. Elle a pourtant deux histoires qui auraient pu faire d’elle une femme différente aujourd’hui.

 

De tous ces hommes qu’elle a connu, l’un était celui qu’elle aimait. Peut-être le seul. Celui dont elle pensait que leur assemblage formait le cercle parfait. Tout fonctionnait entre eux. Tout. C’est pourtant le seul après lequel elle courait. Tous les autres l’avaient suivi. Et c’est ce qui s’est finalement passé, il a couru plus vite. Sa vie aurait été bien différente à ses côtés. Sans doute le seul véritable échec de sa vie. 

 

L’autre de ses hommes est celui qui l’avait accompagné le plus longtemps. Amants depuis leur adolescence, ils avaient été souvent ensemble. Puis partaient. Se quittaient. Se repapillotaient. Ne s’interdisaient rien de ce qu’ils voulaient vivre et se retrouvaient finalement toujours. Ils étaient les meilleurs amis du monde, avaient tout fait ensemble et avaient un nombre incalculable de souvenirs communs. Un jour, alors qu’ils avaient chacun vécu l’essentiel de tout ce qu’ils voulaient faire jeune, ils se sont rendus à l’évidence et sont installés ensemble. Ils ont construits leur rêve commun et les enfants sont arrivés. Ce qui les a scellé puis séparé. Ce nouveau rôle de parent arboré l’a rendu un autre homme. Une sorte de patriarche à l’ancienne qu’il s’était défendu de devenir toute son adolescence. Alors elle ne l’aima plus. Les choses auraient pu être différentes, les choses auraient dû être différentes.

 

Il lui arrive de se demander ce qu’aurait été sa vie si…