Elle est cette femme mariée depuis 17 ans. Son homme dont elle a deux enfants. Une morale claire. Etablie. Une vie qui court un peu devant elle. Rien ne va mal. Elle se sent même un peu privilégiée. Elle espérait que les choses seraient ainsi. Mais elle ne croyait pas que ce serait aussi facile. Ca roule. Elle n’a plus l’occasion de s’interroger. Pas le temps. Mais s’il y avait une urgence, elle sait qu’elle serait capable, elle saurait se poser et interroger son avenir. La vie est belle et facile. Parfois tout au fond d’elle elle est a presque des relents de honte.
Ce soir nul relents, nulle honte, elle n’a pas réfléchie, jamais elle n’avait ressentie une telle attirance. Soudaine. Folle. La tête absente. Le corps ici. Elle est bouleversée. Elle croyait que c’était réservé aux romans. Cette vie emmerdante de 17 ans, elle va la plaquer. Elle n’aurait jamais pensé.
Il a 38 ans. C’est un artiste. Sa famille n’était pas très suiveuse sur ce plan. Pour le moins. « oh lé oh lé ». « C’est pas un métier. » « Ca t’amuse maintenant » « Un jour tu seras un homme responsable et il ne faudra pas venir pleurer ». « La danse, c’est pas un truc pour les hommes ». Mais l’artiste. Il a insisté. Et d’insister, il a réussit. Il fait des scènes. Nationales. Il tourne. Pour de bons chorégraphes. On le réclame. Il est bon. Bon dans ce qu’il fait. Et tellement bon, qu’il a assuré ses arrières pour ne plus jamais entendre « il ne faudra pas venir pleurer ». Alors, un métier d’artiste et un « vrai » métier pour ne personne décevoir. Il est ouvert. Il est révolté. Il est l’ami de presque tous. Il brille. Parce qu’il est beau. Parce qu’il est bon.
Un soir. Un homme l’embrasse. Il a eu beaucoup de femmes. Et encore maintenant il lui arrive quelques incartades. Il a des copains pédés. Il s’en fout. C’est léger. Il les aime comme tous ses potes. Pas de différence. Pourtant, ce soir. Il est chamboulé. Perdu. Il savait tellement ce qu’il était.
Elle. Elle a 48 ans. Elle se fout de l’âge. Elle assume complètement de « vieillir ». D’ailleurs, le vieillissement n’est que la projection des autres. Elle se sait la même. La même depuis toujours. Rien n’a tellement changé. Elle a toujours su qu’elle vivrait plusieurs vies. Sans doutes avec deux ou trois hommes. Ou quatre. Mais pour le moment, son destin est assez banal. Une rencontre. Un mec. Des mômes. Oh, rien a lui reprocher vraiment à cet homme. Mais ces derniers temps, il ne l’observe plus. Enfin. C’était la première phase. Là. Il ne la voit plus. Elle n’est pas exigeante. Mais là. C’est trop.
Ce jour de novembre. Un homme la séduit. L’attire. Elle voit sa deuxième vie arriver enfin. Comme elle l’avait imaginée. Elle va se casser. Elle aime cette idée de rupture. Un peu brutale. Une chose avant. Stop. Une chose après. On y va. Puis cette deuxième vie n’est rigolote que 3 ou 4 mois. Ca, le poids de la 1ère. Vite elle y retourne.
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