Bouleversants

J’avais peur en vieillissant de ne plus être sensible. De ne plus entendre. De ne plus comprendre. Je demeure bouleverser en lisant un bouquin, en voyant un plateau, en écoutant une musique. Et c’est heureux.

Peut-être c’est naze. Mais quelle bonheur d’être chahuté. De pleurer. De jouir. D’être heureux. Chamboulé.

Bouquins :

Constance Debré : Si je n’ai lu tout d’elle, c’est qu’un livre m’a échappé. Je sais à quel point on peut être rétif à sa lecture. Je peux imaginer qu’il y en a qui l’adule. Moi, j’ai dû l’apprendre. Elle m’a remué. Je me rappelle d’une séquence en particulier où elle expose un fait. C’est mon enfant. En quoi devrais-je l’aimer au delà de la norme acceptée. Je ne l’aime pas. Cette position me semblait tellement inacceptable, inaccessible, inconcevable. Tout est de cette ordre chez elle. Je me sentais ouvert et capable de tout accepter. Elle m’a emmené dans des limites que je n’avais pas même envisagées. Et parfois elle m’énerve aussi. Ce passé. Ce qu’elle est. D’où elle vient. Cette histoire familiale. Là où ça l’a propulsée. Qui elle est. Cette femme m’intrigue et m’intéresse. Ma première lecture d’elle était « love me tender« .

Edouard Louis : Je l’ai vu à la télé quand je la regardais encore. Ca date. Vraiment le genre de type à m’agacer profondément. Le transfuge de classe. La belle histoire. La vie dans le nord totalement glauque. Cliché. Père alcoolique et mère maltraitée. Village d’ignares. Ourvriers FN. Le gamin qui cumule toutes les difficultés. Puis se révèle. Etude, étude supérieure, désir d’être écrivain. Et il le devient. La belle histoire. Mai il la raconte bien. Moi je me suis vraiment fait happé par ses livres. Je suis très admiratif de cet homme.

Musique :

Guillaume Bongiraud : J’écoute les mêmes choses depuis mon adolescence. Je gravite. Un peu autour. Mais le texte. Et en particulier français (du fait de mon handicap) est ce que j’aime par dessus tout. Alors Alexis HK, La Tordue, Brassens, Barbara, Les Ogres, Les têtes raides, Tachan, Escudero, Romain Didier etc demeurent quand même mes classiques à moi. J’ai des enfants qui m’initient et savent bien le faire. Des amis qui sont bons me font écouter des choses que j’aime. La musique « nue » peut vraiment m’émouvoir. Je le dis. C’est vrai. J’ai pleurniché. En vrai. J’ai pleuré en écoutant certains de ses morceaux. (par exemple, nous n’irons plus aux bois, solstice, dualités, adage)

Les pièces et films :

Une nuit : Alex Lutz. Qui me faisait doucement rire. Pour lequel je n’avais qu’un sentiment mitigé plutôt amical. Ce film n’a pas fait grand bruit je crois. Moi je l’ai trouvé bouleversant. L’amour. La rencontre. La vie.

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