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Hier soir, j’ai rencontré Denise. 

Denise est une belle femme. Elle fêtera ses 70 ans cet été. Elle ne les fait pas. Grande, les membres fins, de jolis yeux bleus et un sourire qui semble immuable. Elle est en grande forme physique et on l’imagine volontiers crapahuter dans les montagnes.

Nous avons correspondu ces derniers jours deux ou trois fois et elle est venue me rencontrer. C’était donc hier soir.

Nous ne nous connaissions pas, mais le courant est vite passé. Elle était émue. J’étais curieux. J’étais impatient même. Je me suis acheté pour l’occasion un enregistreur et lui ai demandé si je pouvais l’utiliser pour ne rien oublier de ce que nous allions nous dire. Elle a accepté.

Voilà trois ans que j’ai emménagé dans une belle demeure au coeur des Bauges. C’est une ancienne ferme avec un grand terrain attenant. Une grande remise pouvant accueillir des chevaux. 

Je ne connais que partiellement l’histoire de cette maison. J’en sais très peu. Le précédent propriétaire était parait-il un homme charmant, mais que je n’ai jamais rencontré et avec lequel je n’ai jamais pu converser. Le propriétaire précédent, je l’ai lui rencontrer. Il s’est arrêté un jour alors qu’il passait devant la maison et m’a expliqué les travaux qu’il avait réalisé, les artisans avec lesquels il avait travaillé et les souvenirs qu’il emportait de cette maison. C’était un homme de goût qui avait transformé une ferme d’époque en une maison accueillante et délicieuse. 

Ces deux précédents propriétaires ont occupé la maison une quinzaine d’années, mais je ne savais rien des personnes les ayant précédés. Quelques bribes ici et là, dont je ne savais à quel point elles étaient des ragots, des souvenirs reconstitués, ou la véritable histoire. Ce que l’on m’avait fait entendre est que le précédent occupant était un vieil homme qui avait eu un grave accident de moto étant jeune, qu’il avait été trépané et que son crâne était recouvert d’une plaque de métal et d’une plaie suintante. Il fichait la frousse aux gamins qui passaient devant la maison.

Alors quand Denise a sonné à ma porte, et qu’elle m’a annoncé avoir vécu dans cette maison jeune enfant, je piaffais d’en savoir davantage.

— Maintenant je vais éditer la piste audio pour la raccourcir et lui demander l’autorisation de la publier. Inscrivez vous à la newsletter pour en être informé —