Sélectionner une page

J’ai changé de Job il y a un année et demie maintenant. Quand c’est si frais, on compte encore les demies années comme les enfants. J’adorais mon travaille précédent auquel j’ai donné 17 ans. L’agence de communication digitale details.ch que j’avais co-fondée. 17 ans, c’est beaucoup, et j’avais l’envie de tourner cette page. 

 

Maintenant, c’est pour narrative que je roule ma bosse. Narrative est l’entité au sein du groupe PointProd qui crée de l’expérience à des fins muséales principalement mais pas uniquement. Concrètement, cela consiste à créer des expositions temporaires ou permanentes. La scénographie, le contenu, le montage etc. Beaucoup d’audio-visuel et de digital. Faire en sorte que le visiteur vive une expérience agréable dont il se souvienne, dont il parle autour de lui et qui lui donne envie de revenir.

 

Du coup, ce métier m’amène à fréquenter les musées. Ceux pour lesquels nous travaillons, et ceux pour lesquels nous ne travaillons pas encore. J’ai choisi de parler de trois visites de ces derniers mois qui m’ont durablement marquées :

 – L’exposition temporaire Sauvage au museum d’histoire naturelle de Neuchâtel : La première pièce de la visite nous plonge dans la pénombre. Nos yeux mettent quelques secondes à s’accoutumer. La pièce est vaste avec une grande hauteur de plafond. Des branchages forment une sorte d’immense poumon dont les parois se gonflent et se dégonflent au rythme d’une respiration. On est invité à y entrer et c’est là que démarre l’expérience à proprement parler. La lumière est toujours extrêmement basse, seul un chemin lumineux au niveau du sol nous permet de progresser dans le dispositif. Nos sens sont aux aguets. On est alors assaillis de sons. De branchages. De sons d’animaux. D’arbres qui grincent. Les sons sont spacialisés, ils nous semblent provenir de derrière, à gauche, au sol, c’est une expérience assez incroyable. On peut y rester le temps que l’on souhaite, on est vite intrigué et submergé. Nos sens sont aiguisés. On s’interroge alors sur ces sons. Où sommes nous ? En Amazonie, dans le bush Australien ou dans une forêt tropicale Africaine ? Vous aurez la réponse en vous y rendant…

 

Le Fort de Chillon : Pourtant les thèmes militaire et Fort ne sont à priori pas ma tasse de thé. Mais à plusieurs occasions on m’a recommandé d’aller faire la visite du Fort de Chillon près de Montreux. Et en effet, je ne regrette pas ! C’est passionnant. Le musée est résolument moderne, la visite est captivante, on comprend bien ce qui s’est joué au sein de ce fort durant des années. Les thèmes y sont souvent traités de façon décalée et avec humour. Mais également beaucoup de faits historiques intéressants. On peut véritablement parler d’expérience. Beaucoup de digital et d’audio-visuel, mais également beaucoup d’éléments réels. J’ai en plus eu la chance de rencontrer les deux créateurs de ce musée M. Pierre Clément et Mme Grace Jost, des personnes charmantes, investies, passionnées, wow ! Bravo !

 

– L’exposition temporaire “Tout contre la Terre” au Muséum d’Histoire Naturelle de Genève. C’est un sujet qui m’intéresse. Pourtant, j’ai été remué, déstabilisé, effaré, attristé puis séduit et ébahit. Des données scientifiques, les regards d’artistes, de poètes, d’un philosophe, d’un psychologue mettent en lumière la dégradation de l’environnement. Si le réchauffement climatique ne m’est pas étranger, je n’avais pas compris à quel point d’autres menaces nous guettent et leur accélération incroyable ces 50 dernières années qui s’accentue encore davantage ces 10 dernières. C’est dingue ! Il est vraiment plus que temps de faire quelque chose. Quelque chose de sérieux. Et justement, cette exposition en parle également. Dans le cadre de cette exposition, j’ai été amené à suivre M. Hervé Groscarret (responsable des publics et des expositions) interviewant M. Dominique Bourg.  (philosophe écologique). Rarement j’ai entendu autant de choses intelligentes et captivantes. Ils donnent envie d’agir et de comprendre.

 

Si ces visites sont intéressantes, ce n’est évidemment pas le seul enjeu de mon travail au sein de l’agence. Et de parvenir à reprendre le rôle que tenait Marie Carrard m’enchante, me rassure également sur ma faculté à agir dans de nouveaux champs professionnels et je suis heureux de voir qu’à ce jour, tous les signaux sont au vert pour cette agence.