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Le premier des trois est ce livre que m’a offert Sophie. Un livre Gallimard intitulé “Garçon, de quoi écrire”. Ses pages sont vierges. C’était une façon à sa manière de m’encourager je suppose. De m’encourager à écrire. Il faut dire qu’à ce moment, cette femme m’avait rendu fou amoureux d’elle et que je lui adressais poèmes, chansons, textes, nouvelles, haïku. Rien ne m’arrêtait. Je passais mes jours et mes nuits à penser à elle et lui écrire. C’était nul. Dans la forme. Dans le fond. C’était très nul. Mais j’étais littéralement transporté et je sentais le feu de mes 15 ans agiter frénétiquement mon stylo, mes doigts sur le clavier, parfois sur son corps. C’était un temps béni. Mais son incapacité à dire les choses, sa peur de ne pas se sentir à la hauteur, d’en jalouser d’autres, de ne pas se croire autoriser à vivre des choses belles l’ont éloignées de moi jusqu’à ce qu’elle me fracasse à terre.