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Je suis ce matin déprimé. Voici une année que j’avais pris soin de me déconnecter le plus possible des news de notre monde. Je n’échappais évidemment pas aux principales d’entre elles, mais j’avais cessé de m’abreuver 5 à 6 fois des journaux de France Inter, de la RTS, du Monde, de Libé et du Temps. J’écoutais volontiers des podcasts d’émissions légères mêlant humour et culture. De retour de congés, habitudes perdues, je me suis mécaniquement remis à écouter les informations.

Je me sens paralysé par les deux principaux thèmes du moment, le réchauffement climatique et les vagues successives de Covid. En arrière plan de cela le modèle économique et social dans lequel nous vivons. Tout cela me donne le sentiment que nous courons vers un mur. Cela fait longtemps que ce discours existe. Depuis une trentaine d’années au moins. Mais le mur s’est rapproché. Il est plus grand et plus solide. Et par conséquent nous sommes plus nombreux à le voir. Sur le fait que le mur existe, il me semble qu’il n’y a plus tellement de polémique. Peut-être quelques réfractaires qui font beaucoup de bruit, mais il me semble que la majorité de la population mondiale est maintenant convaincu que le mur est là et que nous y fonçons à grande vitesse. 

Vers quoi fonçons nous exactement ? Je pense un dérèglement climatique réel. Il l’est déjà, mais nous n’en percevons que quelques symptômes qui deviennent visibles. Mais si la machine s’emballe effectivement, ça risque quand même d’être un grand bazar. Des zones qui deviendront inhabitables. De multiples zones devenues trop arides. D’autres submergées. Et par conséquence, de grandes migrations. Puis des conflits. Chacun campera sur ses bases pour préserver son eau et sa nourriture et les reliquats de notre civilisation actuelle. Imaginons simplement que les grands courants marins qui aujourd’hui régulent à peu près nos températures évoluent, ce qui devient de plus en plus probable, alors les +2 fixés comme maximum à atteindre voleront en éclat. 

Ma paralysie vient du fait que je ne sais pas comment le contourner collectivement. J’ai tellement l’impression que nos efforts sont vains ou ridicules. Dans nos pays industrialisés, on est arrivé tout au mieux à ralentir la croissance de nos rejets toxiques, à améliorer deux ou trois choses à la marge, mais qui semblent dérisoires. Une échéance à 30 ans, c’est une génération. Et les changements semblent devoir être radicaux. Je n’ai pas l’impression que cela soit possible.

Ca me faisait sourire il y a quelques années encore, mais je crois qu’en effet nous devrions retourner à des basiques. Ce que nous devrions vite réapprendre, c’est l’autonomie à l’échelle individuelle ou au moins à l’échelle de tout petit groupe. Savoir se nourrir. Eau et Aliment. Oui. C’est dérisoire. Je crois que l’on va prendre une sacré claque et devoir redescendre bien bas dans la pyramide de Maslow.

C’est très moche à dire et pas très entendable, mais nous consommons largement plus que ce qu’est capable d’assumer notre environnement. Dans l’équation il y a deux paramètres, l’un, ce que nous consommons individuellement, l’autre, le nombre que nous sommes à consommer. Je me demande si la nature ne va pas simplement jouer son rôle de régulation. Et les épidémies à répétition, aujourd’hui dérisoires et il me semble largement surestimées, ne seraient alors qu’un petit prémice de ce qui nous attends. En tout les cas, l’un de ces deux paramètres devra évoluer favorablement.

Je crois maintenant plus à l’échelon individuel de ce que nous pouvons faire. On s’abrite derrière l’état, l’entreprise, l’ONU ou que sais-je. Qui ne font pas grand chose, car quand elles essaient on se révolte. Je crois que le plus grand risque à échéance 10 ans est le déchaînement des violences. Ne pas accepter de changer.

Même à l’échelle individuelle, je suis bien perdu. Acheter une maison ou un village dans un coin perdu, collectivement, et tenter d’y apprendre à vivre le plus possible en autonomie. Ca parait barge hein ?

J’imagine qu’il y a des moyens intermédiaires, j’essaie d’écouter un peu ce qui est proposé par les intellectuels, mais je demeure perdu pour le moment. 

Cette vidéo postée par l’un de mes amis récemment m’a beaucoup plu. Elle explique que si nous voulons atteindre les objectifs fixés, il faudrait s’y mettre à une échelle que nous ne saurions pas suivre pour la plupart des thèmes, et que pour les autres thèmes, ça semble totalement impossible sans véritablement renoncer à ce que nous vivons aujourd’hui. 

En même temps, cette autre vidéo d’une chanson de Maxime Le Forestier vous montrera que ces élans de pessimisme sont réguliers. Depuis toujours.

Désolé pour cet élan. 

N’hésitez pas à commenter. Une chose s’il vous plait. Il est normal que nous ne soyons pas tous d’accord. Il est nécessaire que nous nous écoutions. Interdit de s’écharper.