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Elle est la douceur incarnée. N’émanent d’elle que des bouffées d’ondes positives. Tout est joie. Tout est beau. L’ombre et la crasse n’existent pas.  Elle se refuse à voir l’existence de choses sales. Elle nie. Et en étant positive, l’image qui lui est rendu l’est souvent en retour. Le plus souvent. Alors ça la conforte. Et l’encourage. Elle pratique cette pensée positive depuis toujours. Et donc depuis longtemps maintenant. Il faut le reconnaître, cette attitude contribue à plus de bonheur que de problèmes pour elle.

Pourtant, elle est humaine. Et parfois elle est traversée par des choses plus sombres. La lassitude de quelqu’un ou l’envie d’autres choses par exemple. Mais comme il est constitutionnellement pour elle impossible d’émettre quelque point négatif, son cerveau doit mettre en place une stratégie. Une stratégie qui lui permette d’obtenir ce qu’elle souhaite sans qu’elle n’ait à le formuler. Puisque c’est pour elle informulable.

Cette stratégie, c’est la manipulation. Ce sera l’autre qui devra être l’acteur de sa pensée initiale. Elle veut quitter quelqu’un ? Elle parviendra à s’en faire quitter. Elle demeurera la sainte qu’elle souhaite incarner. A ses yeux. Aux yeux des autres.

Nous sommes tous des manipulateurs. Elle l’est à son insu. Est-ce plus grave ? Est-ce moins grave. La plus grande gravité comme toujours est sans doute de se mentir à soi même.