Le chapitre en Bauges d’il y a un an se prolonge.
Voici le chapitre 17. Les chapitres précédents sont disponibles sur ce site. Ils le sont par le menu en haut à droite de cet écran dans la section blog. Bonne lecture.
Le lendemain soir, je suis là. Au programme. Un peu gêné tout de même, car j’entrevois une pression dans la mesure où ces personnes que je vais découvrir sont vendeurs de leur gîte et que je suis un potentiel acheteur. C’est une posture que je n’apprécie pas. Ils arrivent peu de temps après moi et je comprends que la soirée sera plus agréable que stratégique. Tant mieux. Ils sont du massif, pourtant lui est arrivé en chemise hawaïenne et tongs. J’ai passé suffisamment de soirées ici pour savoir que dans à peine une heure il aura froid. Il semble né joyeux et drôle. Désorganisé aussi. Sa femme le complète et s’en occupe comme un enfant qu’il est probablement. Ils sont venus avec leur fille, jeune adolescente, qui s’ennuiera toute la soirée. Qui se déroule joyeusement. On rit. On mange. On boit. La parole se libère. Eux sont ici depuis quinze ans et veulent tenter une nouvelle expérience. J’ai beaucoup d’admiration pour eux. C’est véritablement ce que l’on nous ressasse, sortir de sa zone de confort. Ils sont bien. Mais ils s’en vont. Pour essayer. Je trouve ça splendide. Aude, Didier, Pascal et Xavier alimentent la discussion et tout le monde est à sa place au milieu de toutes les autres, heureux, il n’y a pas d’enjeu, juste le plaisir d’être ensemble. Tout est simple.
La nuit passée, je vais visiter le gîte de Pierre et Fabienne. Il n’y a pas de jardin et cela est un obstacle pour moi. La maison extérieurement est sans attrait, un ancien hôtel des années 60, crépis, sans charme. L’intérieur est son contraire. Tout y est voyage, tout y est souvenir, tout y est charmant, il y règne une ambiance. On a envie d’y passer la soirée ou d’avantage. Ils m’expliquent les soirées qu’ils animent. Des bœufs musicaux. Du monde, du plaisir, de la gouaille, des chansons, beaucoup d’instruments et des soirées qui se terminent au tout petit matin. Tout cela alimente beaucoup d’envie, mais si l’extérieur est neutre, l’intérieur est eux. Eux. Je ne me sens pas la force de reprendre ce lieu bien qu’il me donne tellement envie. Je comprends que j’y passerai plus de soirées que je n’en animerai dans cet endroit. Le clocher de Jarsy, tout de cuivre, jailli dans un rayon de soleil.
De cette expérience supplémentaire, je comprends que je ne pourrai pas tenir de gîte ici. Le prix de l’immobilier y est beaucoup trop cher et les revenus retirés sont modestes. Ils peuvent apporter un complément pécunier à un couple dont l’un s’y consacre, mais dans ma situation, c’est inenvisageable. C’est bien dommage. Mais ce jour, j’enterre avec un peu de dépitement cette possibilité d’ouvrir un gîte.
Je vais rester dans les Bauges pour le plaisir, celui des yeux, celui du cœur, celui des sens, mais je sais que je vais partir.
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