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Téo a consacré dix années de sa vie à “Ivre de bonheur”. Il ne regrette rien. D’abord, il y a trouvé l’amour. Le seul vrai véritable depuis le début de son existence. Marine. Bien que née dans ce groupe, elle a osé partir avec Téo et quitter son collectif. C’était un choix difficile à assumer, mais par amour l’a fait pour lui. Pour autant ils sont lucides sur ce qu’ils sont l’un et l’autre et l’un avec l’autre. Peut-être n’a-t’il fait que l’accompagner dans ce qu’au fond elle désirait. Tenter elle aussi sa vie en dehors de ce cocon si ouvert et pourtant si protégé. Il a trouvé également beaucoup d’amis. Car si le fonctionnement de ce collectif ne le satisfaisait finalement pas, individuellement il y a rencontré beaucoup de gens précieux qu’il aimera le restant de ses jours. Et puis Téo avait cette conviction, cette entièreté, cette philosophie en lui, qui l’aurait rendu bien davantage malheureux s’il n’avait tenté cette expérience. Jusqu’au bout.

Alors aujourd’hui, il est à terre et fatigué, est allé se réfugier chez ses proches, ne sait pas tout à fait encore de quoi sera fait la suite. Il a trente deux ans. La vie est ouverte. Complètement ouverte. Tant de chemins et d’aiguillages sont là. Il est confiant. Il sait que la suite sera belle. Tout est à inventer. Ce sera un joli chemin bordé d’arbres aux feuilles naissantes.