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Je me dis que de publier les nouveaux chapitres le vendredi en fin d’après-midi est un moment qui me semble opportun. Je vais essayer de suivre cette cadence. J’ai 3 à 4 chapitres d’avance. Le plus simple reste de vous abonner à la newsletter en bas de page pour recevoir la parution des nouveaux articles. Je vous souhaite un excellent week-end. Les commentaires sont les bienvenus et je vous en remercie.

 

Ce matin, la luminosité dans la chambre n’est pas celle que j’ai connu jusqu’alors. En effet, les rideaux tirés, le ciel est bleu, et j’aperçois enfin les montagnes environnantes. Cette fois, ce n’est pas une déception. De longues prairies vertes tendres montent progressivement jusqu’à une forêt de conifères. Au delà, des falaises parcourues de cascades. Puis un dernier étage de prairies jaunies parsemées de reste de névés. C’est magnifique. Même ce petit village qui hier encore me semblait terne dans son nuage se trouve transformé et est ravissant. Toutes les fleurs du printemps débordent d’envie, les fruitiers habillés de rose et de blanc, les trémières sont déjà très allongées et prêtes à se donner. Après ces jours de pluie, le ciel est clair et la vision lointaine. Belledone se trame dans le fond et ses sommets enneigés sont d’une blancheur éclatante. Je décide de rapidement sortir pour aller profiter de ces paysages que je vais enfin découvrir.

 

Je sors de la maison avec Rebelle et tombe nez à nez avec mon voisin. Un monsieur de presque 70 ans, avec une trogne de polonais alcoolique, les yeux rougis, les cernes tombantes, la voie éraillée et grave de trop d’abus, la tenue de chantier qu’il a du conserver à sa retraite. Il est un peu bougon et peu communicant. Mais il a manifestement un coup de coeur pour mon chiot. Qui semble réciproque. Comme souvent, ce chiot me fait établir un contact avec des personnes avec lesquelles je n’aurais pas soupçonner une possible communication. Nous nous entretenons finalement longuement sur le village, ses hameaux environnants, les habitants, son aversion pour les touristes de passage (bienvenu…), sa passion pour la chasse et donc les chiens. Chien que je ne prédestine évidemment pas à la chasse mais à la sympathie totale et absolue. Nous ne parlons pas de la même bête. C’est finalement moi qui décide d’écourter cette discussion car je suis impatient d’aller découvrir les chemins parcourus les jours précédents.

En contrebas du village, j’aperçois de petites granges en bois parsemées dans les champs. Elles sont éloignées de quelques kilomètres et je décide de les atteindre en longeant un ruisseau. Le chemin qui accompagne le petit torrent dans son périple est encombré de branchages, les pierres sont envahies d’une épaisse couche de mousse spongieuse, les feuillus sont couverts de leurs nouvelles feuilles tendres et l’ail des ours recouvre le sol. C’est bucolique à souhait et ce n’est pas pour déplaire à Rebelle qui parcoure ce terrain en courant en tout sens jusqu’à finir en quelques galipettes involontaires. Après une bonne heure et demie dans cette forêt, nous arrivons aux granges, ilots de bois au milieu de champs jaunes entièrement recouverts de pissenlits. Elles ont pour vocation de stocker les trois à quatre moissons de foin qui seront coupées dans l’été, à moitié avec les granges près des habitations, de façon à ce que si un feu se déclare, une moitié est préservée. C’est un endroit tranquille et splendide, j’en ferai certainement une base pour les jours prochains. J’aime ce lieu. Le réseau téléphonique y est maximal et je pourrai y passer mes quelques communications résiduelles de ma vie d’avant.

 

Le retour est beaucoup plus long car 400 mètres d’altitudes séparent ces prairies ensoleillées de mon village. Proche du de mon lieu de résidence, je croise deux enfants suivis de leurs parents. Ce sont des Lyonnais qui se sont confinés dans la maison de famille et qui en repartiront dès que les écoles seront de nouveau ouvertes.

 

Arrivé au gîte, je me surprends à me dire que j’apprécierais d’habiter ce massif. Tout y est calme, reposé et beau. Un autre rythme y règne. Une certaine lenteur appréciable. 

 

Je rédige un message à l’attention de mes amis, pour les avertir de ma nouvelle situation, et je les invite à passer me voir s’ils en ont l’envie.

 

Tous les jours et tous les soirs de cette nouvelle vie sont libres.

 

 

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