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Non, je ne deviendrai pas un bonze. J’ai pourtant un physique qui avec quelques petits efforts pourrait s’approcher de la représentation que l’on s’en fait. L’époque est à l’individualisme, enfin, au recentrage sur soi, c’est beaucoup plus joli. Il faut modifier ses perceptions pour que tout ce qui ne soit pas dans l’ère du temps, le bonheur et la joie, glisse sur vous tel un phoque sur une banquise. Il faut se dépouiller de toute envie et de tout besoin et ainsi le nirvana ne sera qu’à deux pas. Et bien, je veux du plaisir, je veux de la joie, et je veux ce qui vient avec, le déplaisir et la tristesse. Je ne veux pas d’une vie lisse sans aspérité. Je continuerai d’être trop, trop tout, trop gentil, trop chiant, trop amoureux, trop gourmand, trop.

Je file donc me faire un bon repas qui sera suivi d’une séance belle balade dans un coin superbe et je veillerai tard ce soir pour remplir ma journée de beaucoup de joie et sans doute d’un peu de peine.