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Un mois s’est écoulé depuis l’arrivée de Téo à la ferme collective Ivre de bonheur. Il n’a connu ni l’ivresse, ni le bonheur véritable auquel il s’attendait. Pour le moment, son corps souffre et se muscle petit à petit, ses mains deviennent calleuses, le sommeil l’assomme dès la fin du dîner. Jamais ses journées n’ont autant ressemblé à une routine quotidienne aussi établie. Les jours se suivent et se ressemblent. Les weeks-ends n’existent pas. Il se lève tôt, trait les vaches, les mène en pâture, revient avec le cheval et le lait, déjeune, sieste puis repars aux vaches et rentre au coucher du soleil. Tous les jours. Inlassablement. 

Heureusement, le collectif se déride progressivement à son encontre. Il a passé une semaine. Il a passé deux semaines, trois semaines et maintenant un mois. Généralement les visiteurs lâchent avant. Tous commencent à croire qu’il pourrait rester. Les plus anciens l’invitent à demeurer prudent tant qu’il n’aura pas passer un hiver.

Les vaches qu’il prenait jusqu’ici pour des animaux sans intérêt sont en fait plus complexe qu’il ne l’avait imaginé. Il y a une hiérarchie claire entres elles, et l’ajout ou le retrait d’une d’entre elle modifie toute la vie du troupeau. Les trois vaches ont vêlé, malheureusement un des veaux est né sans vie. Le berger et son troupeau se connaisse bien maintenant.

C’est de passer ses journées avec Marine qui le réjouit le plus et leur complicité est maintenant totale. Ils s’aiment d’amour et le pratiquent.