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Je pars vendredi pour un mois de Compostelle avec Rebelle. Première sortie bateau ce week-end, les conditions étaient parfaites.

Voici le chapitre 9. Les chapitres précédents sont disponibles sur ce site. Ils sont disponibles par le menu en haut à droite de cet écran dans la section blog. Bonne lecture. 

 

Si d’aspect extérieur, une 2CV peut sembler avoir des dimensions raisonnables, il faut reconnaître que l’intérieur est spartiate et étroit. Inutile même de penser à incliner un fauteuil. Il s’agit de 2 banquettes fixes. La nuit fut donc inconfortable et courte. 

 

Quelques heures plus tard, je me rends à mon lieu de rendez-vous pour visiter cet hôtel. La propriétaire m’accueille avec froideur. Je lui explique ma situation. J’ai beau tenté de lui apparaître sympathique,  je sens qu’elle va expédier sa visite. Nous démarrons par le bar épicerie. Dans son jus. Digne des troquets des années 50. On se croirait dans un film. On y verrait Gabin y fumer un clopio et boire un ballon de rouge. J’adore. Elle m’explique l’intérêt de référencer quelques produits alimentaires pour bénéficier d’aides. Son métier d’origine est la cuisine. J’ai jeté un œil à la carte, et pour cet endroit perdu, le menu est effectivement alléchant. J’ai su que l’établissement joui localement d’une certaine renommée et fait partie des trois meilleures tables du massif. Nous continuons notre tour et pénétrons dans la cuisine du restaurant. Là, je la sens revivre. Avec beaucoup de fierté, elle m’annonce chacun des éléments la constituant. Et cette fois la gêne change de camps. Je ne comprends qu’un mot sur trois des appareils qu’elle me désigne. Je me dis que la cuisine est un vrai métier. Et que si j’ai un talent pour trouver les meilleurs produits et une facilité pour égayer les soirées copains avec des recettes simples et rapides, il y a un monde entre ce que je pratique et ce qu’elle réalise. Je garde un peu d’aplomb et m’intéresse alors à la saisonnalité de son activité et au recrutement des salariés. Deux mois d’activité intense avec du personnel peu fiable et difficile à trouver, quatre mois d’activité moyenne très dépendante de la météo. Les autres mois, le commerce est fermé. Nous nous dirigeons vers les chambres d’hôtel au nombre de dix. Elles aussi sont dans leur jus. Ni mal entretenue et encore moins clinquante. Mobilier rustique des années 70. Sobre. Sans chichi. Chacune avec une photo de paysage locale. Après tout, c’est ce que l’on s’attend à avoir dans ce genre de petit hôtel. En revanche, j’ai une déception immense. Sanitaires et pièces d’eau sont rassemblés dans un moule en plastique rappelant les heures sombres des hôtels les plus bas de gamme. Et là, c’est vraiment une erreur. Et si le charme suranné de ces chambres faisait son effet, il est tué par ces blocs plastiques immondes. Quel dommage. Je visite les locaux des propriétaires. Des combles d’étudiants. Puis la cave rassemblant les réserves de nourriture et de boisson, ainsi que des espaces pour que les salariés puissent se changer, dont les murs sont tapissés de règlements et de consignes. Apparemment obligatoires et régulés de façon drastique. Cet aspect légal n’est pas de nature à me rassurer. Nous finissons la visite en parlant du prix du bien, chiffre d’affaire et rentabilité. Hélas 4 vies ne suffiraient pas à couvrir la dépense. Si j’étais bon dans ce domaine. 

C’est une grande déception. D’un côté, je souhaite vivre une vie nouvelle et différente et suis prêt à beaucoup. Je peux également changer de moyens financiers. Vivre d’une passion. Mais je réalise ce jour ci qu’il me faudrait beaucoup plus de passion pour relever un tel défi. 

 

Le modèle de gîte me semblait également compliqué, mais au moins me laissait-il du temps pour exercer mes passions.

 

Je m’en reviens donc à mon gîte, quelque peu dépité quand même. 

 

Heureusement, la soirée s’annonce bien, mon ami Jérôme avec lequel nous partageons confessions et soirées arrosées doit arriver pour 18 heures.