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J’aime bien parfois pointer des coups de coeur. Il s’agit d’une ancienne relation professionnelle qui en marge de son activité exerce ses talents de couturière.  Voici la page de ses réalisations ici !

 

Ci-après, le chapitre 5.

 

Les médias entament leur marronnier estival : la canicule est de retour, les vieux se déshydratent et les enfants ont de la peine à dormir. Et c’est vrai qu’il fait chaud. Dans les plaines ! Car ici, en Bauges à 1000 mètres d’altitude, le temps est bon. Les températures affleurent les 28°C sans jamais les dépasser et ma 2CV jaune se dévêtit allègrement. Ce sont les cheveux au vent, le coude à la fenêtre et Rebelle, oreilles à l’air, que nous nous dirigeons vers ce gîte que nous allons visiter.

 

Je suis conscient que c’est un désir assez commun que de tenir des chambres d’hôtes et nombreux sont ceux qui m’avertissent du travail considérable que cela représente. J’imagine cela comme une activité principale mais qui me laisserait du temps pour photographier, écrire et skier. Si je parvenais à acheter ce gîte avec mes deniers, mes enfants maintenant grands, mes ressources financières peuvent s’amaigrir sans que je n’en souffre outre mesure. Bien que j’ai pris de mauvaises habitudes toutes ces dernières années.

 

Sur les six biens en vente dans le massif, c’est de loin ce gîte que je préfère. J’entre dans le hameau où se situent une dizaine de maisons. Il est au pied du Mont Colombier, les courbes en cet endroit sont plutôt douces et la forêt prédomine dans le paysage, mélanges de feuillus et de conifères. Cela promet de superbes ambiances en automne. Le gîte jouxte une route assez peu passagère. C’est une immense bâtisse, ferme traditionnelle savoyarde du XVIIIe siècle, refaite proprement sans exagération. Son aspect extérieur est rassurant. Elle est longue et deux gîtes indépendants en occupent une aile. Les volets sont bleus et me rappellent ma Bretagne natale. Je m’y dirige sans hâte pour respirer les parfums du printemps, m’emplir de cette ambiance et projette déjà quelques menus travaux qui pourraient rendre plus agréable encore la demeure. Je flâne jusqu’à l’entrée en jetant un oeil au jardin dont les dimensions raisonnables me rassurent. Je frappe à la porte. Un homme débonnaire vient m’ouvrir et d’un ton timide me propose de visiter les lieux. Sa femme est assise à une table, occupée à une corvée. Elle nous rejoint pour que nous entamions la visite. C’est chaleureux. Pas tout à fait à mon goût mais rien ne me semble rédhibitoire. Ils sont parvenus à rendre ce lieu de vie agréable sans trahir la bâtisse d’époque. Le propriétaire m’explique son parcours et il a été durant sa carrière active un bon artisan qui aidait de riches propriétaires à rénover des maisons anciennes. On perçoit en effet la qualité des matériaux utilisés sans ostentation. La maison est un dédale de pièces et les possibilités semblent infinies. Je suis tout à fait charmé et si je le pouvais, je signerais sur le champ. Mais le prix est très élevé pour ce secteur et son bien est en vente depuis plus d’une année. Nous nous quittons et je rentre vers mon modeste gîte, celui dont je remettrai les clés dans deux semaines maintenant.

 

 

Le soir même, je signifie mon intérêt au propriétaire en lui faisant une proposition financière très en deçà du prix affiché.

 

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