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Demain, une nouvelle étape du chemin de Compostelle nous attend Rebelle et moi. Celle qui nous fera traverser le plateau de l’Aubrac. Souvenirs d’enfance, des poilades avec ma sœur en voyant une serveuse servir de l’Aligot, que nous découvrions, qui ne parvenait pas à s’en sortir avec les fils de cette délicieuse purée.

Voici le chapitre 15. Les chapitres précédents sont disponibles sur ce site. Ils le sont par le menu en haut à droite de cet écran dans la section blog. Bonne lecture. 

 

Il est dix neuf heure tapante et j’arrive au lieu de rendez-vous. Une ancienne école imposante haute de deux étages a été transformé en trois logements. Un parking sépare la route des appartements. Et au fond de ce parking, on accède à un vaste jardin partagé. De grandes parcelles de potager y sont aménagés et je comprends que les tuyaux branchés à la fontaine du village ont pour but de les arroser. Salades, poireaux, tomates, ciboulette, piments, choux de Bruxelles, carottes, tout semble y être. Un poulailler où trois poules caquettent. 

Une terrasse faite de palette reçoit une table et ses six chaises. Quatre d’entre elles sont occupées par Xavier, Pascal, Didier et Aude la maman des deux enfants absents ce soir là. Manifestement les hostilités ont été ouvertes depuis quelques temps déjà, les conversations semblent animées. Chacun se présente, par son lieu d’habitation et sa profession. L’un est boulanger, le deuxième travaille à la voirie, le troisième est éclairagiste pour des spectacles de danses dont il suit les tournées. Aude travaille dans la culture sans que je comprenne exactement de quoi il revienne. Tous n’ont d’yeux que pour ce chiot qui leur assure une fête à chacun. Elle est ma facilitation sociale depuis que nous passons nos journées ensemble. Chacun est venu avec les restes de son frigo. Les légumes du jardin sont mangés avec un délicieux aïoli, un saucisson se fait dévorer en quelques minutes, des restes de fromage du secteur délicieux, des saucisses grillent sur le barbecue, et de généreuses rasades agrémentent ce repas canadien. J’ai fais beaucoup de soirées depuis mon arrivée dans les Bauges, mais c’est la première que je passe avec des autochtones, et j’ai l’impression ce soir là d’avoir franchi un cap. On m’interroge sur mes projets et je parle du gîte. Aude me demande si je suis libre le lendemain, j’acquiesce, elle appelle sur le champs des amis qu’elle invite à dîner le lendemain soir. Ils ont un gîte qu’ils cherchent à remettre. Nul part je ne l’avais vu dans les annonces. Un plan secret d’entres Baujus apparemment. C’est décidément une belle intronisation. 

Tout le monde repart guilleret et je serai de nouveau sur cette terrasse demain soir.