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Demain, une nouvelle étape du chemin de Compostelle nous attend Rebelle et moi. Celle qui nous fera quitté Saint Privat d’Allier.

Voici le chapitre 13. Les chapitres précédents sont disponibles sur ce site. Ils le sont par le menu en haut à droite de cet écran dans la section blog. Bonne lecture. 

 

Christian est à notre rendez-vous matinal. Il est affublé de ses jumelles et guette de possibles animaux dans les prairies. Si les animaux se font rares, ses verres de rosé et ses cigarettes sont eux bien là, présents. Noëlle me dit il est en petite forme et est demeurée couchée. 

Je décide de décapoter la 2CV pour aller rendre visite à ma nouvelle propriétaire. Dix kilomètres m’en séparent. Mais un trajet en 2CV n’est pas un trajet en voiture. Les virages se négocient, la voiture s’incline de façon spectaculaire, les freins demandent d’anticiper tout ralentissement, les accélérations sont timides et il faut jouer des 4 vitesses pour tenter d’optimiser le trajet. Le son est plein, présent, inutile de penser écouter autre chose que le moteur, mais il est agréable. Cent fois je préfère ce son mélodieux à ceux de Ferrari et autres bêtes de foire. 

Finalement j’arrive au gîte. C’est également une ferme ancienne retapée. Longue et splendide. Particulièrement fleurie. Entretenue avec légèreté. On pourrait croire la végétation sauvage, elle est domptée. Les animaux sont partout, chiens, chats, poules et canards se baladent en liberté. Sept ou huit personnes sont attablées. Ils chantent, parlent, jouent de la guitare, rient et m’accueillent immédiatement en me proposant de boire une bière avec eux. C’est chaleureux, accueillant, simple. On me questionne. Sans pression. Pour me connaître. Familiariser. De leur côté, il y a un couple Roumain parti pour une année en camping car, qui est venu se réfugier ici de peur de rester confiné au Maroc où ils évoluaient alors. Une autre termine ses études à Bruxelles en musicologie. Une dernière est sage femme sur le massif. L’ambiance est cool et détendue. Je visite le logement. Il est vraiment à mon goût. J’y serai bien mieux qu’au gîte de Doucy, même si la douceur et la beauté du village me manqueront. Je les quitte en sachant que je les retrouverai d’ici quelques jours.

Je rentre au rythme de mon bolide au village. La journée est chaude. Le débâchage est particulièrement appréciable. A la fontaine au fond de mon jardin, je retrouve les 2 acolytes de Rebelle, les 2 jeunes enfants et leur maman qui s’affairent avec des tuyaux reliés les uns aux autres. Il semble qu’ils arrosent un jardin lointain en se connectant à la fontaine du village. Tous sont ravis de retrouver Rebelle, et une gentille invitation m’est faite de venir trinquer le soir même avec mon ami. Sur le coup, je ne comprends pas de quel ami il s’agit, mais je réalise que je les ai croisé récemment avec Jérôme. J’irai l’après-midi acheter deux ou trois choses pour ne pas arriver les mains vides à cette gentille attention. 

Il est dix-neuf heures et je me rends avec Rebelle à notre rendez-vous.